Comment gagner grâce aux maths ?
Article rédigé le 15 octobre 2019 par Florian Cadu

Comment gagner grâce aux maths ?
Article rédigé le 15 octobre 2019 par Florian Cadu
De plus en plus présentes dans le football, les statistiques sont devenues des armes de choix pour les entraîneurs. Qui, influencés par les chiffres, s’en remettent parfois beaucoup aux mathématiques pour coucher leur onze sur le papier. Mais comment ces suites de nombre doivent-elles être manipulées, pour qu’elles soient le mieux utilisées possible ? Et peuvent-elles se suffire à elles-mêmes, pour construire une équipe parfaite ?
Matball ou footiques ?
Billy Beane est un génie. Reconnu aussi bien par les.amateurs de ballon que par les admirateurs de Brad Pitt, qui a mis ses talents.de comédien au service.du réalisateur Bennett Miller pour jouer le rôle de l’Américain. Sorti en 2011, le film intitulé Moneyball – ou Le Stratège, en France – raconte l’histoire.d’un ancien joueur de baseball. Ce dernier, devenu directeur général des Athletics d’Oakland et employant une.approche.sabermétrique pour gagner en dépit du manque de moyens financiers de son employeur.
En d’autres termes, le bonhomme a utilisé au début des années 2000 un ensemble de chiffres pour créer.une des meilleures teams possibles du pays en matière de ratio masse salariale/résultats. Une aventure véridique donc, qui a modifié en profondeur les mentalités et les méthodes employées par les dirigeants exerçant dans son sport. Alors, pourquoi en serait-il différemment dans le football ? Les mathématiques n’auraient-elles pas leur mot à dire, lorsque la batte.disparaît et que les pieds prennent le pouvoir ?

Matball ou footiques ?
Du coup ?
s de maximiser le nombre de buts marqués, limiter le nombre de buts encaissés. » Avec, au bout, l’instauration d’un algorithme complexe définissant quel joueur doit être titularisé dans le onze.plutôt qu’un autre et associant différents critères pour trouver l’association parfaite entre partenaires.

Matball ou footiques ?
Du coup ?
Objectivité chiffrée, star déglorifiée
Cas pratique ultra simplifié, avec le Paris Saint-Germain. Edinson Cavani comme numéro un, Neymar en deux, Kylian Mbappé en trois… Stars ou pas, chaque nom est remplacé par un numéro. Croulant sous un boulot monstre et testant un maximum de paramètres liés – ou non – à un fort taux de victoires (interventions dans les seize mètres, penalty raté, kilomètres parcourus…), le statisticien de Thomas Tuchel remarque que les succès de la capitale ont très souvent lieu lorsqu’un de ses milieux fait plus de quinze interceptions dans la rencontre.
L’Allemand s’empare de la feuille de stats de son assistant, et choisit le joueur qui réalise le plus d’interceptions par match sur une année.
Navas au milieu, attention à la boulette
Autre facteur à absolument prendre en compte, au moment de coucher sa liste sur papier : l’adversaire. Là encore, il convient de scruter attentivement les critères majoritairement présents lors de victoires obtenues par l’équipe à affronter. Cette dernière a tendance à s’imposer quand elle a la possession ?
Privilégions les éléments qui savent monopoliser et faire circuler le ballon. « Les maths sont intimement liées à l’adaptabilité, embraye Paul Sada. Les freins à diagnostiquer proviennent donc également de l’environnement extérieur : l’adversaire, mais aussi le terrain, la météo… Si la possession de Barcelone diminue de 6% quand il se déplace sur une pelouse super sèche et que ses points chutent simultanément de 0,4, il y a bien entendu des conclusions à tirer. »
Spé maths pour Pep, Mou, Loco, Klopp et Conte
S’ils ne peuvent pas encore s’appuyer sur un algorithme hyper développé, les meilleurs entraîneurs modernes de la planète ont bien sûr compris l’intérêt des maths dans le foot. Ils sont fortement influencés par la géométrie ou les chiffres. Les exemples sont légion : les triangles de Pep Guardiola, la réflexion de José Mourinho, la quête du temps par le (contre-)pressing de Jürgen Klopp, la limite des espaces par la défense à trois d’Antonio Conte… « Aujourd’hui, tout est millimétré. Même la folie des entraîneurs, considérés comme dingues, est calculée, note le mathématicien.
Bielsa le Loco reste un féru des nombres, Mourinho ne parle que de chiffres en conférence de presse. Idem pour Zinédine Zidane, dès qu’il est bousculé par un journaliste. À raison : aucun événement footballistique n’est jamais venu contredire les mathématiques… Même pas le coup franc de Roberto Carlos ! Un ballon de foot gonflé d’air frappé par un gaucher surpuissant, ce n’est pas du plomb balancé par un canon droit. »
Déshumanisation ?
D’où la question, qui effraie certains : en cas d’apparition d’algorithmes défiant toute intelligence sportive, n’est-on pas à l’orée d’un foot déshumanisé qui ressemblerait davantage à un jeu vidéo où il suffirait de mettre les plus rapides en attaque pour gagner et où le charme de l’incertitude ne se manifesterait plus ?
« Je ne sais pas si on peut arriver à un stade où les maths incarneraient le monopole et décideraient de tout, où le fait d’aligner une équipe offrirait automatiquement et systématiquement les trois points. J’ai quand même l’impression que le football, et c’est ce qui fait sa beauté, n’est pas chiffrable dans son ensemble. Il y a trop d’humain, dans le sport, rassure Paul, qui gagne sa vie en liant foot et maths. La détermination du joueur, son état psychologique, sa relation avec l’entraîneur, son intégration dans le vestiaire… Tous ces critères ne sont pas chiffrables » , même si PES avait eu la bonne idée d’inclure des flèches pour donner de la place au prépondérant aspect mental.
Et de conclure : « Le management, c’est le facteur X et c’est aussi ce qui différencie l’excellent entraîneur du bon. L’énergie et l’ambiance qu’a véhiculées Zidane dans son groupe ces dernières années, c’est de la magie. Pas des maths. »

Spé maths pour Pep, Mou, Loco, Klopp et Conte
S’ils ne peuvent pas encore s’appuyer sur un algorithme hyper développé, les meilleurs entraîneurs modernes de la planète ont bien sûr compris l’intérêt des maths dans le foot. Ils sont fortement influencés par la géométrie ou les chiffres. Les exemples sont légion : les triangles de Pep Guardiola, la réflexion de José Mourinho, la quête du temps par le (contre-)pressing de Jürgen Klopp, la limite des espaces par la défense à trois d’Antonio Conte… « Aujourd’hui, tout est millimétré. Même la folie des entraîneurs, considérés comme dingues, est calculée, note le mathématicien.
Bielsa le Loco reste un féru des nombres, Mourinho ne parle que de chiffres en conférence de presse. Idem pour Zinédine Zidane, dès qu’il est bousculé par un journaliste. À raison : aucun événement footballistique n’est jamais venu contredire les mathématiques… Même pas le coup franc de Roberto Carlos ! Un ballon de foot gonflé d’air frappé par un gaucher surpuissant, ce n’est pas du plomb balancé par un canon droit. »
Déshumanisation ?
D’où la question, qui effraie certains : en cas d’apparition d’algorithmes défiant toute intelligence sportive, n’est-on pas à l’orée d’un foot déshumanisé qui ressemblerait davantage à un jeu vidéo où il suffirait de mettre les plus rapides en attaque pour gagner et où le charme de l’incertitude ne se manifesterait plus ?
« Je ne sais pas si on peut arriver à un stade où les maths incarneraient le monopole et décideraient de tout, où le fait d’aligner une équipe offrirait automatiquement et systématiquement les trois points. J’ai quand même l’impression que le football, et c’est ce qui fait sa beauté, n’est pas chiffrable dans son ensemble. Il y a trop d’humain, dans le sport, rassure Paul, qui gagne sa vie en liant foot et maths. La détermination du joueur, son état psychologique, sa relation avec l’entraîneur, son intégration dans le vestiaire… Tous ces critères ne sont pas chiffrables » , même si PES avait eu la bonne idée d’inclure des flèches pour donner de la place au prépondérant aspect mental.
Et de conclure : « Le management, c’est le facteur X et c’est aussi ce qui différencie l’excellent entraîneur du bon. L’énergie et l’ambiance qu’a véhiculées Zidane dans son groupe ces dernières années, c’est de la magie. Pas des maths. »